Archives de Tag: formateur

Tous nos profs sont issus de l’apprentissage

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La Nouvelle République, article de Daniel Dartigues du 13/03/2013

Responsable d’un des huit pôles sur l’enseignement par l’apprentissage, François Guilet promeut la pédagogie inductive. L’apprentissage et l’alternance, fondements des centres de formation des apprentis gérés par les chambres de métiers et de l’artisanat, assoient la relation tripartite entre l’élève, le prof et l’entreprise. Complexité du jeu ? Responsable du pôle bâtiment à Niort, François Guilet constate «un lien privilégié, inscrit dans l’histoire». Le vécu ? «Tous nos profs sont issus de l’artisanat et possèdent une bonne connaissance des métiers et du terrain.»

Le juste équilibre

Que faut-il leur dire en priorité ? «Qu’on est tout, sauf une usine à diplômes, qu’on est dans la professionnalisation et l’employabilité. Et que le meilleur enseignant, c’est celui qui valorise les compétences et met en confiance des jeunes qui ont parfois subi un échec scolaire
 D’où l’appel à humilité : «On est sur du complément de formation. Le métier ne s’apprend pas entièrement au campus. Ce qui demande de trouver un juste équilibre entre besoins pédagogiques et besoins des entreprises

Pour lire l’article en entier…

 

Q comme Question

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Dans une  formation alternée, le questionnement est central. À l’inverse du système classique où c’est le prof qui interroge l’élève, dans l’alternance, c’est l’élève (ou l’apprenti) qui pose des questions aux adultes qui l’entourent : maître de stage ou d’apprentissage, formateur… L’apprenant questionne également son milieu de vie, son environnement, l’entreprise où il se situe.

L’alternance pourrait être ainsi qualifiée, entre autre, de pédagogie du questionnement.

Prof en CFAI : Mémoire d’un marginal de l’éducation nationale

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 Je viens de recevoir un message de Jacques Loubet, prof de CFA pendant 35 ans, à la retraite depuis 5 ans,  qui souhaite faire un certain nombre de propositions sur l’apprentissage. Voici sa liste personnelle telle que je l’ai reçue :
« – statut des apprentis (à améliorer d’urgence),
– statut des maîtres d’apprentissage (employeurs ou salariés qu’il faut professionnaliser),
– cohérence dans la jungle des organismes gestionnaires des CFA ( publics , semi-publics, privés, associatifs…)
– statut des personnels des CFA (différence trop  prégnante entre les statuts , les conventions collectives…)
– cohérence dans les politiques des régions concernant l’apprentissage (régions riches, régions pauvres)
– reconnaissance du métier spécifique de professeur de CFA et nomenclature Dares (à la place de formateur qui ne correspond en rien à la réalité du face à face pédagogique)… 
Ne  pensez vous pas  maintenant utile et urgent de revendiquer un minimum de cohérence et de cohésion dans ces nombreux imbroglios ? La balle est dans votre camp, votre qualité de praxéologue vous  permet  d’être un acteur. »

Jacques Loubet a publié : Prof en CFAI, mémoire d’un marginal de l’éducation nationale, roman (134×204), nombre de pages : 110, date de publication : 29 juin 2010

Profil et formation des formateurs des formations par alternance

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Là où Bertrand Schwartz (voir la rubrique « Les porte-parole » dans ce blog) met le doigt où ça fait mal ! De l’impérieuse nécessité à réfléchir au profil et à la formation pédagogique des formateurs qui interviennent dans les formations par alternance

« De retour du stage à l’école, la situation n’est pas plus brillante, peu d’enseignants s’empressant de bâtir leur enseignement sur les données du stage. Bien sûr, on y fera allusion. On y cherchera des illustrations aux vérités du cours. Dans les meilleurs cas, on provoquera des exposés, mais écoutés de manière distraite. La correction du rapport de stage est souvent menée de manière formelle, par des correcteurs parfois ignorants des réalités du terrain. »

Bertrand Schwartz, Une autre école, Flammarion, Paris, page 215.

Comment fait-on du bon vin, Monsieur ?

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Un jour, Hugues me dit :  » comment fait-on du bon vin, Monsieur ? »

…. !

J’ai balbutié quelques vagues formules d’œnologie. Je m’en veux maintenant. C’était  il y a bien longtemps, dans les années 80 lorsque je commençais une carrière de formateur. J’aurai dû lui tenir le discours suivant à ce cher Hugues, fils de viticulteur :
 » Pour faire du bon vin, comme tu le sais, il faut d’abord du beau raisin. Pour avoir du beau raisin, il faut que le temps si prête mais il faut aussi cultiver comme il se doit ta parcelle. Pour cultiver ta vigne, il te faudra des notions d’agronomie et de biologie. Pour comprendre la plante et le sol, la chimie et la physique te sauront nécessaires ainsi que toutes les lois qui régissent la vie sur cette terre. Et puis, il faudra que tu apprennes de nombreuses techniques : la taille, le labour, la protection contre les champignons et les insectes…

Pour saisir tout cela, il te faudra être un grand esprit !

Alors peut-être tu feras du bon vin si le mildiou a laissé suffisamment de feuilles à tes ceps.
Il faudra ensuite que tu vinifies le raisin et que tu choisisses les meilleures levures, que tu ne rates pas la fermentation alcoolique et puis l’élevage de ton produit.
Alors peut être tu feras du bon vin si l’acide acétique ne se répand pas dans tes fûts et si tu as su réparer le pressoir qui est tombé en panne, comme fait exprès, le jour des vendanges.

Mais ce n’est pas tout de faire du bon vin, faut-il encore le vendre, et si possible à un bon prix !
Pour le vendre correctement, il faut être un bon gestionnaire et un bon commercial. Pour être un bon gestionnaire, il faudra faire un peu de comptabilité et d’économie et pour échanger avec tes clients, je te conseille de maîtriser quelques rudiments de français et même d’anglais.

Avec tous ces savoirs, alors peut être, tu feras du bon vin…
Peut-être…

Mais je pense que tu ne réussiras pas ta vinification si tu restes enfermé dans ces techniques professionnelles.
Pour faire du bon vin, je crois qu’il faudra aussi connaître la vie et les personnes qui t’entourent avec leurs expériences, leurs réussites, leurs échecs, leurs caractères, leurs problèmes quotidiens. Il faut que tu penses à ton terroir et à son devenir, à la vie simplement, celle de tous les jours, à ce qui fait la vie de tous les jours…
Il faut que tu penses à tes ampoules qui saignent quand tu as taillé tout l’hiver, à la sueur dans ton dos à cause de la lourde hotte pleine de raisins, aux larmes de désespoir lorsque ton meilleur tonneau de rosé est devenu aigre, à ta satisfaction d’un travail bien fait, à l’amour que tu portes à ta vigne, à tes proches, à tes collègues, à ton village…

Alors, là peut-être Hugues, tu feras du bon vin !
Tu vois nous partirons de l’étude de la vigne mais nous ne nous arrêterons pas aux mécanismes du vivant. Nous irons plus loin, beaucoup plus loin. La vigne et le vin t’intéressent, moi aussi, ça tombe bien. Ils seront le point de départ d’une nouvelle aventure… »

Voilà ce que j’aurai dû lui dire à Hugues et non pas essayer d’étaler quelques connaissances qu’il doit, de toute façon, avoir oublié maintenant.
Peu importe, l’alternance est venue compenser mes carences de jeune enseignant et a parfaitement remplie son rôle… Hugues fait maintenant du très bon vin !